Sunday, March 17, 2013

 

STEVEN SPIELBERG – LINCOLN

Is That a saga or is it history ? We can ask the question and wonder. The inspiration from Walt Whitman is quite obvious and strong, showing Lincoln as the father of the nation able to filibuster like any other senator or representative, sacrificing his own life, his own wife, his own sons to the only objective he had in mind: to save the union by defeating the secessionists, which he did.

But the film centers on the crucial period after Gettysburg and the famous address, after the “government of the people, by the people, for the people” till his death and his funeral. Those crucial two years of his presidency and of his legacy. To finish the war he had to cast in iron the freeing of the black slaves and that could only be performed with a constitutional amendment to the constitution, the thirteenth to be more clear, and then the rest and the next two amendments are what will come after him. This battle is essential and Spielberg plays with the situation with obvious pleasure. Votes of representatives or bought up, not with money but with administrative jobs. The promise of defeat to some Democrats in the North is also vastly used when necessary.

In that debate in the House of Representatives in January 1865 some declarations by the slavery-leaning conservatives are funny in retrospect: menacing the House with the Black vote, with Black Representatives and Senators, and after that where will they stop? The menace of the vote of women and all other catastrophes that could happen if the Black slaves were finally freed by the Constitution. And the vote was won with a simple argument: “I am not for the equality of all things, but only for the equal rights of everyone in front of the law.” A typical compromise on the side of the anti-slavery camp. The US Constitution cannot declare everyone equal in real terms but only in rights. Yet it will take one more amendment for that principle to become true, the fourteenth amendment that is at the core of the debate on same-sex marriage right now, the Supreme Court’s decision pending on the subject.

This is so true indeed that what is important is not the real equality of people in material terms but their equality in rights. Then the equality in real material terms has to be built, constructed, won step by step, one step at a time. That’s the American way. They do not look after every single individual case, but they state in general terms rights for everyone and then everyone is supposed to conquer the implementation of these rights. Real equality for the Black slaves was won only one century later, in 1964-65 with the laws on equal rights and the vote, one century after the full freeing of the slaves. A long, very long time and delay, but that’s what it took for the slaves and then their descendants to get beyond the Post Traumatic Slavery Disorder (or Syndrome), for them to re-conquer their soul, rebuild their mind, reconstruct their self-pride and their future. And it took them more than forty more years to reach the top, and yet the President is not a descendant of slaves. The trip to equality is not complete yet, but it will be some time soon now.

The film insists on a picture of Abraham Lincoln as a fast aging man surrounded by personal tragedies, like the loss of a first son to the war, and then the enlistment of his second son against his mother’s wish and his father’s advice, and then the crazy emotional state of his wife who is constantly oscillating between headaches and breakdown, with some moments of sane political vision. She was instrumental in Lincoln’s life and decisions, but not as a direct inspirer, rather as an obstacle to negotiate, and that obstacle when negotiated opened doors to the next step or steps on the road to eternal gratitude of the Black people, by the White people and for the Black and the White people. Lincoln turned Gettysburg from a deadly defeat to a shining victory, and of the whole humanity as for that. We still owe him a bundle.

The last element to say is of course about the marvelous performance of the actor. It is a challenge for any actor to impersonate a historical character of this magnitude. Daniel Day Lewis is one of the greater American actors in the line of the greatest like Dustin Hoffman or Jack Nicholson in the previous generation. It is so difficult to embody both the crumbling physical shape of the man and his building up resolve and stamina on the essential question that will make history, unluckily after his death. A brilliant performance.

Think when you see the film of what the Lincoln Monument has become in Washington D.C. and you might understand the depth of this history in the making that is only coming true today nearly 150 years after the end of the Civil War. I will regret though the fact that Grant’s and Sherman’s sweeping fire trail down into the Deep South in 1864 and 65 is only alluded to and not shown. The horror of the war is rather discreetly evoked with one or two strong pictures here and there but very little altogether.

Dr Jacques COULARDEAU



AUTHENTIQUE CHEF D’ŒUVRE

Comment le savoir en définitive? Simple, mon cher Watson, élémentaire. Quelles sont les recettes employées par Steven Spielberg ? Des plus élémentaires bien sûr : un personnage historique, une période historique, un acteur surdoué et le tour est joué.

Steven Spielberg prend Lincoln et en fait une icône cinématographique dans un film qui fera date dans l’histoire de ce personnage qui a son monument à Washington, un monument qui sert de point de ralliement de toutes les grandes actions pour la liberté, que ce soit pour les Noirs en premier lieu, mais aussi pour toutes les autres causes. Lincoln est le Président qui en a vu passer par millions, des pèlerins à ses pieds monumentaux. Nous ne pouvons pas comprendre cela en Europe puisque nous n’avons pas de monuments de ce genre à la gloire de nos anciens leaders. En Europe il ne doit guère y avoir que Lénine qui a un tel monument à Moscou et la Reine Victoria devant Buckingham Palace à Londres, et ce n’est en définitive qu’une statue au milieu d’un rond point. Il y a bien sûr des statues de rois, d’empereurs, des arcs de triomphe et des colonnes Vendôme ou des obélisques, mais pas de monuments à nos chers anciens dirigeants. On semble préférer donner leurs noms à des hôpitaux, des musées, des ponts, comme le Centre Pompidou à Paris, le futur Musée du Quai Branly qui devrait prendre le nom de Jacques Chirac après sa mort, ou le Pont Jacques Chaban-Delmas à Bordeaux. Et puisque nous sommes à Bordeaux il y a bien sûr la Colonne des Girondins, mais c’est un cas un peu spécial et plus personnes ne sait qui étaient les girondins, même à Bordeaux, même en Gironde. Peut-être simplement l’équipe de foot.

Steven Spielberg ensuite réduit le film aux deux dernières années de vie, ou de survie, et de mémoire éternelle, de la vie de Lincoln de Gettysburg à sa mort, du « gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple » à l’annonce de sa mort et à son éloge funèbre. Et cela lui permet de concentrer l’entier du film sur le vote du treizième amendement de la constitution. Pour conclure la guerre civile il devait couler dans le marbre et taille dans la fonte la libération totale des esclaves qui n’avait été jusque là qu’une émancipation comme mesure de guerre et d’appropriation des biens des rebelles, mais ces biens, les esclaves en l’occurrence, avaient ainsi été traités comme une marchandise, une propriété et non comme des hommes. Il fallait finir le travail pour faire l’histoire et cela fut fait par une majorité de deux voix, dont celle du Président de la Chambre des Représentants. Et Spielberg ne nous épargne rien sur les manœuvres et les magouilles nécessaires pour faire voter vingt démocrates du nord pour cet amendement. La ratification ensuite n’était rien car les états du sud reconstruits après la capitulation ne s’opposeront pas ouvertement à une mesure devenue incontournable, surtout – une erreur dans le film – que la Louisiane voterait pour mais la Louisiane avait réintégré l’Union dès 1862. Un héritage direct des Français dans cette région de l’Amérique. De même le Tennessee avait plus ou moins abandonné le Sud et était prêt à réintégrer l’Union.

Steven Spielberg ajoute à cela une dose d’histoire personnelle avec les drames familiaux de Lincoln, la perte d’un fils dans la guerre, le dilemme avec un second fils qui veut s’engager, et le fera contre l’avis de sa mère et de son père qui, ce dernier, cependant cèdera à la dernière minute en janvier 1864 pour que ce fils ne porte pas toute sa vie le drame ne n’avoir pas servi son pays dans une heure noire de son histoire. La femme de Lincoln oscille entre l’hystérie maternelle, les migraines et les moments où elle s’élève au-dessus de sa mêlée et voit la perspective humaine que le Président, son mari, essaie de tracer.

Et c’est là le plus beau de ce film. Il démonte les arguments conservateurs simplement en les exprimant : la peur contre le vote des quatre millions de Noirs, puis contre le vote des femmes, puis contre des députés et sénateurs noirs, et en cette année 2012-2013 qui a vu la réélection du premier Président noir, il n’y a pas à faire de longue démonstration. Mais le treizième amendement ne sera voté de justesse que parce que les anti-esclavagistes s’élèvent au-dessus de leur mêlée et imposent une vision américaine à cette libération des esclaves. Il ne s’agit pas de prêcher et acter dans la constitution l’égalité de tous dans la réalité matérielle, car la constitution ne saurait viser à cela, mais d’acter l’égalité en droits de tous devant la loi et donc la justice. Il faudra cependant le quatorzième amendement pour spécifier cette égalité devant la loi et cette égale protection de tous par les instituions légales des USA, et encore le quinzième amendement pour donner le droit de vote aux Noirs, vote qui ne sera acquis qu’en 1965 avec une loi sur le sujet.

C’est là la beauté de ce film. Les droits fondamentaux ne sont que des droits et il faut des batailles souvent longues pour faire que ces droits deviennent des réalités matérielles, et encore ce n’est pas à la constitution de le faire mais à la loi, ce qui est une toute autre histoire et la loi peut-être contestée et cela finit à la Cour Suprême comme le mariage pour tous en juin, la Cour Suprême adoptant à la majorité simple des mesures de constitutionalité pour lesquelles un amendement exigerait des majorités de deux tiers et quatre cinquième.

Il ne reste plus qu’à avoir un acteur de taille pour ce rôle impossible et Daniel Day Lewis est un tel acteur dans la lignée de Dustin  Hoffman et de Jack Nicholson de la génération précédente. Cela devient alors un pur plaisir de voir cet acteur mettre en scène la progressive dégénérescence physique d’un Président usé par ses responsabilités et son courage, sa détermination à réussir là où personne d’autre ne pourrait réussir : libérer les esclaves des USA et libérer l’humanité de l’esclavage.

Je ne regretterai qu’une seule chose. Le film ne montre pratiquement pas la marche triomphale de Grant et de Sherman à travers le Sud, une marche de feu et de plomb sans la moindre pitié pour ceux qui ont des armes contre les armées du Nord. L’horreur de la guerre est très discrètement montrée, même si le bilan de six cent mille morts est répété avec constance.

Dr Jacques COULARDEAU




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