Monday, October 20, 2014

 

Voyage à la ferme du passé dans le présent, plus voyage en terre Maya

XAVIER DOLAN – TOM À LA FERME – 2013

Un petit film en définitive.

D’abord par la langue si grassement québécoise qui rend le film très peu compréhensible en dehors de cette zone linguistique que l’on appelle le Québec. On a certes inventé les sous-titres, mais ils sont fortement loin d’être suffisants. Le film nous laisse trop souvent les prisonniers du dépit de nos oreilles qui n’entendent pas ce qui est dit et les sous-titres mêmes parfois donnent une « traduction » en français standard et non un sous-titre réel de ce qui a réellement été dit et qui est du français même si québécois. Nous savons lire, vous savez. Mais peut-être que MK2 ne le sait pas.

Le film ne traite pas vraiment d’homosexualité qui n’est que le prétexte de tout autre chose. Certes il y a de l’homosexualité derrière, certes il y a un frère aînéqui était particulièrement hostile à son propre frère cadet parce que celui-ci était gay et il pouvait être violent avec les « amants » ou « amis » de celui-ci, et même si j’ai bien compris les allusions en dialecte local avec celui-ci lui-même. Il semble que le brave petit frère ait été plus que largement utilisé à des fins purement orgasmiques par son  grand frère, jusqu’à en partir de la ferme familiale pour vivre à Montréal.

Le héros principal est l’ami-amant de ce petit frère qui vient de mourir dans un accident de voiture. Il vient pour les funérailles et il doit assumer une fable hirsute sur une prétendue amie-amante que ce jeune frère aurait eu à Montréal, grande fumeuse et mangeuse de pâtes. Et ce n’est toujours pas le cœur du film.


Le cœur du film est le frère aîné resté à la ferme et qui n’arrive pas à faire face seul, le père étant mort depuis un temps non précisé, qui ne souhaite qu’une chose, que la mère crève pour qu’il puisse vendre la ferme et partir. Il se saisit de ce pauvre ami-amant égaré dans le paysage pour des funérailles qu’il eût mieux fait d’ignorer et il en fait une sorte d’esclave pour l’aider à faire le travail de la ferme, avec de nombreuses activités où il est mieux d’être deux, comme s’occuper des vaches et les faire vêler.

La procédure est simple : un peu de violence pour dresse rl’inconnu, la voiture sans roue pour l’enchaîner à l’ici, et le voilà enfermé, asservi. Mais ce frère aîné ajoute à cela une sorte de dépendance mentale : le pauvre jeune homme gay, que le frère aîné ne semble cependant pas utiliser à des fins orgasmiques, du moins plus fréquentes que très occasionnelles, sauf si la pudeur de Xavier Dolan l’a empêché de dire la vérité, est peu à peu rendu dépendant par la mère à qui il a été obligé par le frère aîné de raconter des craques désopilantes et sinistres sur la prétendue amie, jusqu’à la faire venir à la ferme. C’est alors qu’il découvrira que feu le frère cadet n’était en rien ni fidèle, ni clairement gay. C’était un opportuniste sexuel qui pratiquait plus une sorte de promiscuité péripatéticienne pluri-sexuelle : tout est bon pourvu qu’il y ait du sexe.

L’ennui c’est que cette attitude de syndrome de stress post-traumatique n’est en rien explorée dans le vrai détail : Que s’est-il vraiment passé dans cette ferme ? Jusqu’à quel point le frère cadet était-il sexuellement exploité par le frère aîné ? Quelle était l’attitude de cécité pratique de la mère et du père ? Qui était le père ? Le père participait-il aussi à l’exploitation du fils cadet ? Tout cela reste dans l’inconnu et donc le drame que nous vivons à l’écran n’est en définitive qu’un mélodrame dramati-comique, certainement pas tragi-comique.


C’est bien dommage que la pudeur de ce film ait empêché le vrai discours sur l’asservissement sexuel des gays dans des situations de dépendance familiale et sociale, asservissement bien plus gratifiant pour les bénéficiaires que le rejet pur et simple, voire l’élimination.

Xavier Dolan aurait pu beaucoup mieux faire.

Dr Jacques COULARDEAU

MUSEE DU QUAI BRANLY – MUSIQUES ET CHANTS – MAYAS – LES AMERINDIENS, PEUPLES MAYA, TOTOMAQUE, CORA – MEXIQUE – FREMEAUX ASSOCIES, 2014

Musique entièrement enregistrée dans une performance populaire réelle et donc en dehors de tous canons artistiques et formels. Certaines de ces musique sont des musiques de Carnaval, d’autres des musiques religieuses utilisées pendant certains rites populaires, d’autres enfin de simple musiques militaires ou de défilés, et encore des musiques d’enfants, pour enfants.

L’intérêt est donc que c’est un témoignage vivant de ce que la musique est dans ces régions d’Amérique centrale sans la moindre élaboration et distanciation. La qualité est donc ethnographique. Et c’est tout à fait réussi. Même si ces enregistrements sont tous de 1969 et 1970. C’est donc de l’ethnographie archéologique. En presque 50 ans maintenant les choses ont du beaucoup changé.


Je me pose quelques questions cependant sur ce qui a permis à des rites chrétiens à pénétrer aussi profondément dans des peuples qui avaient des religions d’une immense richesse et des cultures d’une immense profondeur. Il ne suffira pas de dire que la colonisation a été brutale et que la volonté de christianiser les survivants a été forte du côté des colonisateurs. Des religions ont parfaitement résisté et survécu comme l’Hindouisme, le Bouddhisme, et surtout l’Islam. Nous ne diront rien des cultures japonaises, chinoises, et les cultures traditionnelles africaines ou d’Amérique latine.

Pour qu’il y ait une acculturation dans le christianisme il a fallu une déculturation réussie de la culture antérieure, ou bien une articulation de la nouvelle culture sur l’ancienne. Et on peut alors se demander ce qui fascine tant dans les rites chrétiens, l’architecture ecclésiastique chrétienne. Qu’est-ce qui dans le Christianisme rend son acculturation dans des peuples multiples aussi efficace et durable ? On me dira, avaient-ils le choix ? Et je répondrai : le Hindous, les Bouddhistes et les Musulmans avaient-ils davantage de choix ? Ou leur survivance tient-elle à d’autres facteurs de puissance spirituelle ou sociale ?

Dans cette perspective je regretterai le terme « païen », avec des guillemets pour la chanson 20, et encore plus le mot correspondant en anglais pagan et cette fois sans guillemets pour la même chanson. Là il ne s’agit plus d’acculturation des Mayas et autres Indiens d’Amérique centrale mais d’impérialisme linguistique et culturel de la part des auteurs François Jouffa et Serge Roterman, et des traductrices Adriana Casanova Roterman et Susie Jouffa. Remarquez la division du travail sexuelle et le travail en famille siur répartition chiasmique. Ceci probablement explique cela.

Dr Jacques COULARDEAU





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