Wednesday, November 30, 2016

 

Le Théâtre est le miroir de nos angoisses

Jacques Coulardeau at Academia.edu (15)






C’est un long voyage au cœur des arts de la scène que nous allons faire à travers dix siècles d’histoire.

Tous nos arts poussent leurs racines dans un héritage judéo-chrétien fort ancien, sans parler de la  mythologie grecque. L’histoire des dix derniers siècles d’arts dramatiques est marquée par un long parcours progressif d’une acceptation de la téléologie judéo-chrétienne à sa négation absolue au profit d’une téléologie « humaniste » dont la forme ultime est le scientisme naturaliste ou social de Darwin et Marx (et surtout de leurs continuateurs). Depuis une dizaine d’années, […] [n]ous vivons aujourd’hui les prémisses du siècle des religions.


Nous allons ainsi parcourir environ vingt-cinq siècles d’histoire humaine occidentale. Nous partirons des bases judéo-chrétiennes de la Bible, Ancien et Nouveau Testament, pour planter le décor. Puis nous passerons au théâtre (même si certains considèrent que la Bible est une mise en scène, sans jeu de mot sur ce dernier item lexical). Le Moyen Âge nous offrira des illustrations de la première phase d’une référence biblique triomphante. Puis les temps baroques nous montreront comment une distanciation progressivement se construit avec une référence à la nature et à la psychologie des personnages. Ensuite nous regarderons de prêt le révélateur « FAUST » de Marlowe à Gounod. Nous y verrons Dieu en train de mourir avant même la notice nécrologique de Hegel écrite en lettres d’or à la cheminée de la philosophie, sans parler de celle de Marx gravée dans le marbre de la stèle funéraire et mortifère de la lutte des classes comme explication finale et absolue du monde. Puis nous suivrons cette mort de Dieu chez le Juif (et cela est capital) Gustav Mahler et le Slave Igor Stravinsky (associé à Jean Cocteau). Nous déboucherons alors sur l’ère du cinéma et sur un monde qui n’a plus de Dieu, mais qui pourtant recherche une téléologie qu’il construit de toutes pièces, avec parfois le vieux modèle de la Genèse au fond des yeux. Et ce cinéma est le livre sacré des auditoires les plus larges qui sont formés, informés et même déformés ou conformés par ces images colorées et animées qu’on leur projette à longueur de journée, et de nuit, sur toutes sortes d’écran.


Nous finirons ce voyage avec deux métaphores dramatiques. D’une part Good Bye Lenin, la métaphore de la disparition de la téléologie communiste, marxiste ou stalinienne, comme on veut. D’autre part La Passion du Christ de Mel Gibson, la métaphore du retour en force du modèle téléologique christique. […]

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