Sunday, December 25, 2016

 

Plus érotique que moi, t'es porno!

DOUMÉ CASTAGNET – INCROYABLE JUNGLE BEAT – ODE À L’X – 1998

Et dire que je connais cet énergumène depuis quarante ans, en fait quarante-et-un et quarante-deux dans quelques jours. Il était le grand gaillard qui … mais au fait je ne me souviens pas s’il était au fond, au milieu ou au premier rang de cette classe que j’animais en clown anglophone et anglophile y compris le samedi matin au Lycée Camille Jullian de Bordeaux quand mes deux amis juifs venaient en cours d’anglais après que je les ai autorisés à faire Shabbat c’est-à-dire ne rien dire, ne pas ouvrir un livre et ne pas prendre une note. J’étais honoré de leur présence et je respectais le Shabbat qu’ils faisaient et que je ne pouvais guère faire.


Nous étions une bande de Dominique et de Paprika, de Pierre et de Paul, de Jacques et de Jean, de José et de Manuel et Doumé était le plus alerte avec les dames. Je le savais un chaud blaireau et un coquin lapin et il n’y avait guère de compétition entre lui et moi, nos orientations et destinations étant sensiblement différentes. Mais Dieu qu’il a fait des progrès ! J’ai dû lui apprendre quelques mots d’anglais mais il ne semble n’en avoir retenu que le « man with the candy bar » et encore c’est le « candy bar » qui le fascine qu’il semble considérer comme vital et même probablement con-vital, l’alliance unique qu’il con-sidère et en reste sidéré entre toutes les Ève du monde et lui le seul Adam digne de son intérêt. Désolé les mecs, il se semble pas beaucoup apprécier les balochards, qui généralement en ont deux, baloches, et pas sous les yeux, qui l’entourent et pour lesquels il n’a aucun intérêt. Il ne sait pas ce qu’il manque, mais c’est son choix.


Entrez donc dans son univers XXX et laissez-vous porter par le bonheur qu’il pianote du bout de ses dix doigts sur le clavier de quelque synthétiseur, si du moins il fait encore cela, et de ses dix bouts digitaux, d’ailleurs je me demande s’il ne faudrait pas plutôt parler de onze, il vous mettra tout en nage et vous aurez la rage au cœur car il ne vous laissera même pas une miette de ses friandises aguichantes toutes plus féminines les unes que les autres, parées de fanfreluches que l’on dévêt pour mieux pianoter, que l’on dévie pour mieux caresser, et c’est ainsi que l’on dévisse dans le gouffre tendre et profond de ce ne sais quelle conflagration. Et ainsi de chanson en chanson il construit sa Tour de Babel qui ne parle que d’une seule langue, la sienne bien sûr, ajoutant un étage à sa tour dressée au centre cde Babylone à chacune de ses conquêtes et atteignant le septième ciel où règne le Dieu Pan et la Déesse Diane, tous ceux partisans de la chasse, à courre s’il le faut, et bien sûr sans chemise et sans pantalon.


Même vous serait probablement surpris, comme moi, que sa Tour de Babel puisse frétiller comme une anguille, ce qui est pratique pour se faufiler au cœur d’une foule, au creux d’une fissure à la berge de quelque lit de rivière, mais moins efficace pour le type de travail qui va et qui vient et qu’il veut bien partager avec quelque ouvrière qui me semble être plus de la rue, ou même puisqu’il s’agit de pied, de panard qu’il faut et qu’il s’agit de prendre d’assaut, de trottoir pédestre pour passant pérambulatoire à la recherche de quelque fine truite, douce tanche ou quelque autre poisson qu’on a l’habitude d’appeler bacalan à Bordeaux et bacalao au Portugal. Ils emploient un autre mot à Paris mais le mot n’est pas gentil.


Ne laissez pas ces chansons tomber entre les oreilles d’enfants, surtout de garçons, de moins de trois ans car elles pourraient leur donner des idées perverses. Au-delà de cet âge ne vous inquiétez pas de cacher vos musiques préférées car après trois ans les enfants, et surtout les garçons, ont tout appris de ces choses à la télévision, quand ce n’est pas sur l’Internet puisqu’aujourd’hui on fait des navigateurs Internet pour enfant de trois ans. Les mots sont explicites mais les musiques sont douces et caressantes et peu à peu vous laisserez les mots tout explicites qu’ils fussent vous caresser là où ça vous démange, vous tripoter là où ça vous dérange, vous fricoter là où ça vous régale le chêne, vous vous astiquer là où ça vous délecte en l’air. C’est comme cela que l’estomac vous descend dans les talons et que vos commencez à penser cannibalisme de survie jouissive.


Dr Jacques COULARDEAU



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