Monday, July 24, 2017

 

Clermont Ferrand, Bienvenue chez les Ploucs!


METTEZ-VOUS AU VERT DANS LA VIGNE
DE CHEVALARD À CADILLAC VIA MIMIZAN

LAURENT MATHOUX – SOUS PRESSION – RevoiR ÉDITIONS – 2017

Laurent Mathoux va en étonner plus d’un avec son dernier roman, « Sous Pression ». C’est l’histoire d’un jeune obsédé sexuel parisien qui finit par se marier avec un cep de vigne appelé Marinella (comme la chanson de Tino Rossi, https://www.youtube.com/watch?v=f6wTxk39Wns), dites Marie c’est plus simple et moins guindé.


Quand je te tiens là, sur mon cœur
Pour moi c'est un tel bonheur
Qu'aucun mot ne peut l'exprimer
Tout mon être est transformé
Et je voudrais que ce moment
Qui me trouble éperdument
Se prolonge éternellement


Et c’est ainsi qu’il finira entre deux chiens Peugeot et Renault, un ado de 17 ans, presqu’un homme, Alex, fils de Marinella et d’un père exilé en export-import en Chine. Il va devoir apprendre à cultiver la vigne du vignoble de Marinella, et donc d’Alex. Mais Alex n’est pas bavard, alors ça ira à la lanterne ou à la chandelle, peu importe.


Et dire qu’il fut parisien, instituteur de maternelle obsédé sexuel en direction des mères de ses charmants élèves. Mais à trop tenter parfois on se casse une dent et c’est ce qui lui arrive avec le mari handicapé physique d’une de ces « mamans » dragueuses qui a mis son mari dans le fauteuil roulant d’un coup de pétard parti volontairement par accident. Il fuit donc de Paris à Clermont-Ferrand et Aubière et devient le bureaucrate gratte papier sur clavier d’ordinateur à l’Inspection académique du Puy de Dôme responsable de la gestion des brigadiers remplaçants.


Mais sa vie est compliquée et il devra laisser tout derrière. Son voisin, un certain Raoul Morhange qui n’en a qu’une qu’il fait échographier régulièrement pour éviter quelques remplacements, est un instituteur remplaçant plutôt barjot et tire au flanc, au flanc des volcans à Aubière. Difficile voisinage qui s’améliorera rapidement. Une certaine Jenny allemande prospère entre eux, qui est une manipulatrice du sexe qui ne cherche en définitive qu’à piéger un père sans qu’il le sache pour en tirer une pension alimentaire grâce aux conventions européennes. Qui réussira-t-elle à piéger dans son piège à bébés. Ce n’est pas simple. La route d’Aubière à Vichy en passant par l’Allemagne est des plus compliquée, mais simple à l’heure de l’ADN dont elle collectionne des échantillons chauds en diable de ses innombrables amants.


Il rencontre dès le première jour une gitane qui fait un BTS et vit en ville. Et il tombe à cul et chemise en une heure environ avec elle, notre Tristan – comme Tristan et Isolde comme il dit une fois qu’il ne connait qu’en allemand et attribue à Wagner alors que Wagner n’est qu’un des derniers venus sur ce bateau de l’Irlande à la Cornouaille en passant par la Bretagne et qui fut rédigé par écrit en français normand du 11ème siècle et existait plus profondément en Gallois, en Cornouaillais et probablement en Breton et en Irlandais bien avant dans la tradition orale, donc dans des langues celtes et donc avec des racines dans le celte gaulois pour sûr, racines à retrouver, mais personne ne connait la littérature orale gauloise écrasée et détruite par la conquête romaine. Dieu ait l’âme de Jules César, un JC entre autre au tournant d’un millénaire.


Et il est alors le gadjo de ladite Rosette et de sa famille, les Klaxon, dont il côtoie sans le savoir un des oncles historiques au café d’Aubière tous les matins vers six heures, un dénommé Jojo qu’il ne connut jamais sous son nom patronymique, jusqu’à sa mort : et c’est lui qui le découvre mort dans sa voiture un matin devant le café La Taupinière. Et le voilà transformé en taupe mortuaire.


Et c’est ainsi qu’il est mêlé à la résurrection de l’attraction familiale des Klaxons détenue par Jojo Klaxon et enlisée dans la broussaille depuis les années quatre-vingt ou deux frères se moururent l’un l’autre sur le mur de la mort de cette attraction. Inutile de dire que Raoul et Rosette (un choix imposé par l’éditeur RevoiR j’imagine) font un beau couple et quand on ajoute le couple Raoul et Tino – une autre allusion à Tino Rossi, décidément – sur les motos dans l’attraction de ce mur de la mort en lutte mortelle – ou presque – pour les beaux yeux et la rose de Rosette on a une merveilleuse trinité faite pour la classe moyenne plus ou moins cultivée qui a envie d’avoir des émotions fortes par intermédiaires plus courageux que simplement téméraires.


Mais le sujet central est l’Education nationale et son fonctionnement de triste machine à normaliser les têtes mises au carré bien plus par l’école de la république que par la télévision aux plus de cent chaines aujourd’hui alors que la vision scolaire reste le maître normalisé – en fonction du quartier où il officie – aux besoins, souhaits et normes de la classe sociale de chacun de ces quartiers. Le maître ne fait que transmettre des savoirs et des savoir-faire qui doivent être absolument en osmose avec la position sociale des familles, et peu de mixage social s’il vous plait, et surtout pas ethnique. Les écoles d’application pour la classe supérieure, sinon l’enseignement privée, catholique ou pas. Les classes pour voyageurs sur les terrains communaux de ces voyageurs pour les Gitans. Et le moyen de gamme – d’une gamme si avachie qu’on dirait à peine une taupinière dans une prairie à vaches – pour le restant des populations socialement déprimées ou ethniquement marginalisées sinon ghettoïsée.


La charge est lourde mais l’Education Nationale en a vu d’autres – comme l’église catholique – et les contestataires ou ceux qui veulent faire les choses autrement n’ont pour eux que la porte soit vers les échelons supérieurs de l’université s’ils supportent, ou bien les établissements industriels qui peuvent avoir un peu plus de liberté pédagogique, ou encore le privé encore, mais le privé qui ne joue pas le jeu de l’Education Nationale et de l’éducation privée sous contrat. C’est d’un sinistre ! Le pire des vices dans cette institution est la peur panique de la pédophilie et tout instituteur – notez pas institutrice – qui a des rapports trop proches, en confiance, de grand frère est suspecté d’avoir des tendances de mauvais aloi, alors qu’en fait dans cette profession c’est bien plus celui ou celle qui garde des distances bien fermes et claires qui révèle sa peur de surtout ne pas apparaître comme il ne faut pas – et Freud nous dit tout de suite que qui ne veut pas paraître est trop souvent inconsciemment ce qu’il ne veut pas paraître.


Mon dieu comme les choses deviennent compliquées ! Peut-être qu’il est plus simple d’enfourcher une moto et de monter au mur de la mort, ou bien d’aiguiser des sécateurs et de faire la vendange après avoir effeuillé la vigne un mois plus tôt pour que les raisins encore verts puissent mûrir, bien que tirer les cavaillons restent la chose la plus amusante de tout cycle de travail viticole. Il est vrai qu’il me manque en souvenir le cheval et la charrue qui déchausse le rang de vigne avant de tirer les cavaillons. Mathoux suit sa Marinella et parle de désherbage. Un peu court. Mais il est vrai qu’au temps des tracteurs parfois volants il est difficile de voir un cheval et une charrue au mitan des règes de vignes.


Dr. Jacques COULARDEAU



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