Monday, February 12, 2018

 

Le crime dans la montagne




Vanessa Chevallier vous fera peur à en pleurer, à la Toussaint, à la Noël ou à la Saint Jean, et pire encore à Pâques et à l’Assomption.

Quelque part dans les contreforts de quelque montagne ou dans quelque moyenne montagne, une petite ville de province, capitale de sa petite région et se targuant d’une université, de quelques administrations préfectorales, avec une gare, des relations ferroviaires régulières, la promesse d’un TGV un de ces beaux jours qu’il fera quand le mauvais temps sera fini, on est loin des métropoles, même si parfois on se croit être une métropole, au moins locale.

Tout autour de cette métropole locale des petites villes de quelques centaines ou milliers d’habitants donc l’activité principale est l’agriculture et depuis quelques années les industries fondées sur l’informatique et l’intelligence artificielle qui ne nécessitent qu’un plat à barbe pour une relation satellite, des petites villes qui vivent leur train-train quotidien et hebdomadaire, essayant de sauver leur patrimoine ancien, au moins roman et gothique, parfois gallo-romain ou celtique, et même parfois préglaciaire, avec des grottes de Cro-Magnon ou des Gravettiens, et même à côté, marginalement quelques reste Néanderthaliens.

Et les rivières ont des moulins à eau depuis les Bénédictins et la révolution verte du 10ème siècle après la réforme religieuse du 9ème siècle. Cela donne des populations parfois très anciennes et attachées à des traditions, des coutumes, des droits de passage et des droits d’usage. N’est pas un notable qui veut, et le médecin ou le pharmacien sont bien des notables mais ils n’ont rien à voir avec les vrais notables qui sont dans ces terres, enracinés et même parfois plus qu’enracinés, depuis cinq ou six siècles, pérennisés par la Révolution Française.

Imaginez un de ces nouveaux riches, de ces nouveaux notables, de cette notabilité de robe médicale ou pharmacienne, confrontée à des propriétaires de moulins, de châteaux, de chapelles castrales, et même d’églises ou d’abbayes, au moins de morceaux d’abbayes achetés dans les années 1790s comme biens nationaux dont la vente a financé les guerres révolutionnaires et plus tard les guerres napoléoniennes. Pour déblayer le terrain que tel ou tel nouveau venu veut s’approprier il faudra de la patience ou bien une élimination des récalcitrants par des moyens radicaux.

Bienvenue dans le pays des héritages, des héritiers et des hérédités séculaires et ne plaisantez pas avec leurs biens, même s’ils crèvent parfois la dalle. Leur dignité est dans leur lopin de terre et dans leurs quatre murs vieux parfois de dix siècles.

Entrez dans l’univers de Vanessa Chevallier qui fait preuve de retenue et même de respect devant ces communautés aussi revêches et dures que le granite dont on fait les montagnes.

Dr. Jacques COULARDEAU


DEUXIÈME ÉTAPE

Esprit de clocher criminel : Ne faites pas confiance aux enfants du Bon Dieu et encore moins à ses saints

Ne me dites pas que c’est une petite ville, ni que c’est la montagne moyenne qui veulent ça. Sinon dans une minute vous allez me prétendre qu’il y a des dragons dans les Pyrénées, des loups garous dans le Massif Central et des vampires dans les Alpes. Faites plutôt confiance à Vanessa Chevallier.

Il y a bien plus pire encore que cela dans la tête des mauvais voisins qui s’approprient tout sur leur passage, sur leur mitoyenneté, sur leur voisinage. Rien ne résiste à ces esprits chagrins qui ne sont même pas criminels car ils ont le crime dans le sang et pas dans leur matière grise ou blanche.

Ainsi de pire en pire vous descendrez dans les bas-fonds de cette petite ville et d’un être qui se dit humain et qui est après tout un notable local. Mais ne lui donnez pas la communion sans confession. Il pourrait vous en coûter cher.

Jacques Coulardeau

Deux sœurs.
Une maison de rêve.
Un petit coin de campagne paisible.
Paisible ? Si au début de leur installation, les sœurs Brausch pensent retrouver le domaine familial et renouer avec leurs souvenirs d'enfance, le rêve pour elles va vite tourner au cauchemar.
Le Mal se cache parfois dans la douceur d'un paysage, le long d'une rivière qui vient frapper les pales d'un moulin endormi dans la plaine. Mais le Mal peut prendre plusieurs visages et n'est jamais celui auquel on s'attend.

SUSPENSE ET TERRITORIALITÉ

Quel bonheur de pouvoir lire un premier roman ! Et celui-ci ne dépareille pas à ce plaisir. Il y a une certaine naïveté dans ces personnages, deux femmes essentiellement, et un père de toute façon qui vient juste de mourir et que les deux sœurs enterrent ensemble et ainsi se retrouvent, l’une s’installant dans le moulin du père mais elle était restée pas très loin, l’autre venant la rejoindre et laissant Paris derrière elle, faisant de Paris ce qu’il est profondément, un décor temporaire pour visiteurs toujours éclairs. Y a-t-il des Parisiens de souche, surtout quand ils sont nés là par une sorte d’accident de parcours dans une pérégrination sans fin ?

Mais le roman devient rapidement dans le petit village où nous sommes, presqu’une petite ville de canton provincial écarté, le cadre d’une sinistre querelle territoriale. C’est à toi, je le veux, tu me le donnes où je te tue. Et tout va balancer entre un moulin ancien et un pigeonnier tout aussi ancien, entre une cleptomane pie voleuse et un vautour médical mangeur de chairs. Un peu d’amour pour ces deux sœurs, mais si peu et toujours frustré par une mort soudaine. Le suspense sentimental se double et s’enfle d’un suspense criminel.

Et le meurtrier, si ce n’est pas une meurtrière, fera feu de tout bois, n’hésitera sur aucun investissement sanguinaire, ne reculera devant aucun obstacle charnel. Qu’on s’en débarrasse et laissons au charnier le soin de trier avec un peu d’aide de la gendarmerie. Ce cynisme assassin est pire encore que l’envie criminelle.

Le pire étant que justice sera faite de facto mais pas de jure. Comme on faisait au Moyen Age. Nos villages de la France profonde n’ont toujours pas changé.

Ce qui est le plus troublant, mais aussi fascinant reste le fait que on passe du point de vue d’une sœur à celui de l’autre sœur et qu’entre deux l’auteure se fait redresseuse de récit pour lui donner la direction nécessaire pour aller sinon droit au but, du moins dans la bonne direction. Et ici et là une vue en plongée dans les profondeurs troublantes et obscures du psychisme de ces gens biens sous tous rapports, comme ils disent après le drame qui a surpris tout le monde tellement ces gens-là étaient normaux. Et le pire c’est qu’ils étaient et sont toujours pour les survivants encore plus normaux que normaux, banals comme les fours et les moulins d’autrefois.

Dr Jacques COULARDEAU


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